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Du sable, de l'eau, du sable


Nous sommes donc à Manaus, toujours en plein milieu de l’Amazonie. De là, on accélère un peu, plus que 3 semaines…. On file donc à l’aéroport prendre un billet pour Belém, ville située à l’embouchure du fleuve Amazone. Comme dans les films on se pointe au guichet en demandant le prochain avion pour Belém. Ce n’était pas une bonne idée pour notre porte-monnaie mais on décolle, bye bye l’Amazonie. A Belém on prend le dernier bus pour São Luis, et hop une nouvelle nuit sur la route.


Nouvelle ambiance à São Luis, au bord de la mer, on retrouve pas mal de touristes, surtout des brésiliens. Le centre historique est classé au patrimoine mondial de l’Unesco, les façades en faïence sont très jolies, mais peu d’entre elles ont été bien conservées, on voit que des travaux ont été lancés pour rénover certaines d’entre elles mais ça n’a pas l’air d’avancer bien vite. Nous avons appris après coup que l’argent destiné à la restauration finissait généralement au fond des poches des responsables politiques du coin…mais le gouvernement vient tout juste de changer !


Au final on ne traîne pas trop ici, et on file vers Barreirinhas, à l’entrée du parc des Lençois Maranheses qu’on nous a vivement recommandé ! Alors qu’on arrive un dimanche soir à 20h, la gérante notre guesthouse, hyper sympa, arrive à nous organiser un trek dès le lendemain dans le parc avec Mão. Trop bien !! On est surpris par ces instructions : ne rien prendre de plus qu’un maillot de bain, un chapeau, des lunettes de la crème solaire, quelques fruits et gâteaux, de l’eau et surtout pas de baskets mais simplement nos tongs pour marcher ??? Ok faisons ça, même si pour 2 jours de marche on est un peu sceptiques.


Départ à 9h le lendemain matin dans un pickup aménagé en transport public, direction Atins, sur la côte. C’est de là qu’on commence notre trek dans le parc, après une superbe assiette de crevettes grillées (direct dans le top 10 gastronomique). C’est parti pour 6h30 de marche dans le sable, et on se rend rapidement compte qu’on est complètement seuls. Une fois le village quitté, il n’y a que le sable et la mer (et pas mal de déchets rejetés par l’océan aussi). On ne croisera qu’un groupe de pêcheurs, et encore de loin, et un couple de brésilien qui font le même trajet que nous mais en quad… fainéants !


On fait un peu connaissance avec notre guide Mão, il n’est pas très bavard mais il a l’air de savoir ce qu’il fait, ça fait 25 ans qu’il est guide dans la région. On lui fait complètement confiance quand on commence à quitter le littoral pour s’enfoncer dans le parc ou il n’y a quasiment plus de repère pour s’orienter, enfin pour nous en tout cas.


Devant nous s’étendent des kilomètres et des kilomètres de dunes blanches, entre lesquelles l’eau de pluie est restée coincée, créant des lagunes d’eau douce. On profite néanmoins peu de ce paysage ce jour-là car la nuit commence déjà à tomber. On finit sous les étoiles, en plein désert, notre fidèle guide sachant parfaitement où il va. On comprend mieux l’intérêt de marcher en tongs ou pieds nus, on passe notre temps à monter les dunes puis passer dans les lagunes, avec parfois quelques surprises dans les sables mouvants. De nuit c’est un peu flippant, on ne lâche plus le guide d’une semelle quand on traverse les lacs avec de l’eau jusqu’à la taille, de peur de se retrouver à devoir finir la traversée à la nage.


Le but ce soir est de rejoindre l’oasis de Baixa Grande au milieu du parc où nous allons passer la nuit. Mais il fait nuit noire maintenant, et on apprend finalement qu’un quad va nous retrouver pour nous ramener à l’oasis car les nuages qui arrivent ne sont à priori pas très rassurants. C’est sympa de prévenir, mais comment il va nous retrouver ??? Et bien on a rendez-vous justement ici. Ah ok, donc là au milieu du désert de nuit sur cette dune, on est à un point de rendez-vous, dingue... Mais au bout de 5 min on voit apparaitre deux points lumineux au loin qui avancent vers nous. Nos sauveurs ! On a donc le droit à une petite session quad de nuit, pas désagréable, à 4 sur le quad pour que ce soit plus marrant.

A l’oasis on fait connaissance avec les autres voyageurs présents, le couple de brésiliens croisé plus tôt, hyper sympa, et un suisse d’une soixantaine d’années assez cool lui aussi. On ne fera pas long feu, on s’écroule pour une bonne nuit dans nos hamacs.


Au réveil, le spectacle est grandiose, nous découvrons où nous sommes, une lagune et un petit écrin de verdure, entouré de dunes immaculées. Pas trop mal, la journée commence bien. On part visiter une des lagunes qui entoure l’oasis, on se retrouve rien que tous les deux au milieu de cette immensité, on n’en croit pas nos yeux, le spectacle est hallucinant. Petit bain pour fêter ça puis nous rechaussons nos havaïanas pour notre deuxième jour de marche.


Là je pense que nous n’aurons pas assez de superlatifs pour décrire ce que nous vivons. Nous sommes tout seul, vraiment tout seul, au milieu de 1 550 km² de sable blanc et d’eau turquoise. C’est beau, c’est immense, c’est sauvage, on l’a rien que pour nous, quand on veut faire une pause, on s’arrête, on choisit la plus belle lagune et on pique une tête, l’eau est à 30°C, c’est un des plus beaux endroits qu’il nous ait été donné de visiter durant notre voyage. Dans le top 5 direct !

Par contre, les jolis paysages, ça ne soigne pas encore les crampes et courbatures, et marcher dans le sable, ça chauffe les mollets… Après 6h à en prendre plein les yeux, on est content de voir un humain, ça veut dire qu’on arrive ! Dernière régalade pour la journée, le coucher de soleil sur le parc, magnifique !!

C’est comme shootés par tout ce qu’on vient de voir (et sans doute la fatigue) qu’on rentre à Barreirinhas des images incroyables plein la tête.


Le transfert entre Barreirinhas et Jericoacoara notre prochain stop n’est pas des plus faciles. Après une tentative de belle arnaque par notre ami Caca, qui nous vaut une belle engueulade en portugais au téléphone avec Youen, tout en négociant la suite du trajet avec un autre chauffeur… On arrivera finalement à destination le soir même, on s’en sort donc plutôt pas si mal.


« Jeri », c’est la ville de la cool attitude par excellence, spot de kite et de windsurf reconnu, le village n’est atteignable qu’en 4x4 ou en buggy, ses rues sont en sables, les vendeurs de caipirinhas sont légions dans la rue de la plage, ici le credo, c’est « profite du soleil on s’occupe du reste ». Ça nous va parfaitement, on a prévu de ne rien faire, de toute manière on ne peut plus marcher, nos jambes ne répondent plus à l’appel. Malgré ça on finit quand même par se faire 2h de marche dans le sable pour visiter la ville et une arche dans la roche un peu plus loin sur la côte. On traîne pas mal, on se détend, le soir tout le monde se retrouve sur la dune de la plage pour admirer le coucher de soleil, une caipi à la main c’est encore mieux. On n’est pas bien là ? Après ça, on peut même profiter d’un show de capoeira sur la plage, trop cool. On finira la soirée avec quasiment tous les habitants de notre auberge dans un bar vendant la caipirinha au litre, oui on a bu beaucoup de caipirinhas à Jeri (record de Rio non égalé, ne vous inquiétez pas les copains).


Le top du top est pour le lendemain, on rejoint la Lagoa Paraiso, une lagune à l’écart du village, encore plus turquoise que turquoise, chaises longues sur la plage, hamacs suspendus au-dessus de l’eau, et quasiment personne. Tout est fait pour se la couler douce, un petit coin de paradis, on est mieux là qu’en prison, là c’est sûr ! Pour finir la journée en beauté, on se fait des nouveaux copains, Antonio et Champion, avec qui on part galoper (oui, ce sont des chevaux) sur la plage pour admirer le coucher de soleil.

Et comme si on n’en avait pas encore assez profité, le soir nous nous retrouvons avec toute la troupe de l’auberge (français, brésiliens, suisse, argentine, allemands, australien, italien) dans une soirée samba. Le lieu est trop chouette, la musique est cool, mission pour les brésiliennes de nous apprendre à danser. Après la technique de « tu tiens la porte », ici c’est « danse comme les esclaves aux grosses fesses ». Malgré tous les efforts de Marina qui excelle dans la discipline, ce n’est pas gagné pour tout le monde. Laura sera la meilleure élève et se débrouille pas mal du tout (il faut lui demander une démonstration quand on rentre).


Ces derniers jours étaient géniaux, on n’était pas loin du paradis entre l’extraordinairo-sublimo-magnifico parque dos Lençois et les bons moments et rencontres faites à Jericoacoara, nous quittons cette partie du Brésil comblés !


A très vite !


J-8






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