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Du Pérou au Brésil via l'amazonie



Nous quittons Trujillo avec Manuel direction Huaraz, où se trouve la fameuse « Cordillera Blanca » dont l’un des sommets serait le logo de la Paramount. Une journée d’acclimatation dans la ville et nous partons pour un trek d’une journée pour aller voir la Laguna 69. Au programme, petit trajet en bus jusqu’au départ avec lever de soleil sur la cordillère blanche, petit déj au bord d’une lagune transparente, départ à 3900m entre deux pans de montagnes, pour arriver à la fameuse laguna 69 quelques heures plus tard, à 4700m d’altitude. En haut, le spectacle est éblouissant, désolé on se répète, mais c’est vrai, encore un nouveau bleu et le contraste avec les montagnes enneigées qui l’entourent est tout simplement incroyable. Première rando aussi haute pour nous, et notre corps s’en souviendra, notamment la tête de Youen !



Ce jour-là, mauvaise nouvelle : nous sommes le 25 mai. Dans un mois, nous serons en France…. ahhhhhhhhh !! Il nous reste donc quelques semaines pour retourner jusqu’à Sao Paulo et faire tout ce qu’on avait prévu. Il va falloir s’activer un peu et reprendre un rythme effréné. Mais bon, tranquille Emile, on va y aller en douceur.


On s’envole pour la ville d’Iquitos, qui est la plus grande ville du monde n’étant accessible que par voie fluviale ou aérienne. Depuis l’avion, on aperçoit une grande étendue verte avec un genre de serpent marron qui se balade au travers. L’Amazonie nous ouvre ses portes et vu du ciel c’est vraiment impressionnant, de la forêt à perte de vue. Encore emmitouflés dans nos doudounes et bonnets conservés depuis Huaraz, on a un petit choc thermique en sortant de l’aéroport. Chaud et humide le climat amazonien ? A peine. Certains diront même « Il y a l’amazone qui coule dans mon dos ! »


La ville n’est pas folichonne, on y trouve tout de même un bâtiment conçu par Eiffel, on se demande bien ce qu’il est venu faire ici mais bon, ce qui nous intéresse surtout c’est la forêt. On organise donc un petit trip, et on embarque le lendemain pour 3 jours d’immersion dans la jungle. Laura a tellement hâte de se retrouver nez à nez avec un serpent ou une tarentule… Pour rejoindre notre lodge, il nous faut remonter l’Amazone pendant 3h puis prendre la deuxième à droite et au croisement avec le palmier n°249 encore à droite. Première surprise, notre camp de base est superbe !! Sur pilotis car à cette période de l’année, l’Amazone est quasiment à son plus haut niveau et commence seulement à redescendre (delta de 15m entre les deux saisons !), barricadée de moustiquaires quand même, une pièce remplie de hamacs, quelques chambres et une salle à manger. Top ! A peine installés, on part pour notre première expédition, où on restera sur le bateau à observer la faune et la flore locales : nénuphars géants, oiseaux en tous genres, singes et nos premiers paresseux accrochés en haut des arbres. Rebelote le soir, à la rame dans la dense végétation amazonienne. Armés de nos frontales le jeu est de trouver deux ronds oranges qui brillent…qui pourraient être des serpents, des oiseaux, des caïmans, ou des grenouilles. Ce soir là pour nous, seulement des grenouilles vertes, jaunes, oranges fluos, des oiseaux et quelques araignées mais des minus. On s’endort avec pour fond sonore, les cris de nos amies les bêtes qui font une sacrée fiesta ce soir-là !!


Le lendemain, on enfile nos bottes et on s’aventure dans la jungle, avec César notre guide et sa super machette (que Youen aurait bien gardée). On apprend pas mal de choses sur les plantes et les fruits locaux. C’est simple, chaque plante a une vertu, qu’elle soit médicinale ou hallucinogène. En tous cas on se marre bien avec les différentes anecdotes qui vont avec. De retour à bord du bateau, Youen prend la barre et nous emmène au spot parfait pour découvrir les dauphins de l’amazone ! Quelle chance ils sont tous là !! Il y a les gris d’abord, qui ressemblent à ceux qu’on voit à la télé mais qui ne s’appellent pas tous Flipper (on a essayé pourtant). Et puis il y a les roses, qui sont une autre espèce, n’appréciant pas vraiment leurs cousins, dont la bouche/nez est très allongée et la nageoire dorsale est un peu plus aplatie. On ose une baignade dans l’Amazone où l’on peut nager à quelques mètres d’eux, c’est génial ! Et pour se remettre de nos émotions, rien de mieux qu’un coucher de soleil sur la jungle et l’amazone, sans doute dans notre top 3 des plus mieux méga trop wahou du voyage !



Attention c’est là que les choses sérieuses vont commencer. On renfile les bottes pour aller voir la faune nocturne qui est trop timide pour se montrer de jour. Et dire que Laura avait peur lors des balades dans la forêt de Rambouillet à la métairie … ahahah. Ça démarre avec une gentille méga géante tarentule sur un arbre à 10m de la lodge. On la voit de loin mais c’est impressionnant, avec ses 8 grosses pattes velues, argh. Un guide qui avait fait le malin la veille s’est d’ailleurs fait mordre en en mettant une sur sa joue !


Arrivés dans la jungle, toujours avec nos frontales, on démarre notre chasse. Grosses grenouilles, insectes étranges, jusque-là ça va. Et puis tout d’un coup, un joli serpent tout vert endormi sur une feuille que notre guide décide de réveiller pour nous le montrer de plus près. Le serpent saute de la feuille, et César suggère que l’un d’entre nous le prenne, « t’inquiète, il faut juste le prendre rapidement, il va faire semblant de te mordre mais n’aie pas peur ! » Autant dire que Justin qui était pourtant hyper motivé ne l’a pas attrapé et on l’a donc laissé s’échapper tranquillement. Sur la route du retour, Youen l’aventurier repère deux petits cercles brillants dans l’eau et bingo, c’est un caïman !!


Cette fois-ci, César se charge de le prendre pour qu’on puisse l’observer de plus près,21 % ​ petit coup de cœur, c’est vraiment trop beau, on dirait un croco miniature. Et Youen le chasseur le relâche tranquillement dans les eaux marécageuses. Finalement, donc, pas si peur que ça et jolie expédition !

Dernier jour, notre activité du matin constituera potentiellement notre déjeuner, nous allons à la pêche ! Ce qu’on peut dire, c’est que les poissons ont bien mangé, et ont bien du se marrer en jouant avec nous et nos cannes à pêche home made, tous nos appâts y sont passés. Laura a tout de même attrapé 1 piranha, la chance du débutant disent les jaloux !! En rentrant, on s’arrête dans une famille du village qui a recueilli un baby paresseux abandonné par sa maman, et l’élève en attendant qu’il puisse se débrouiller tout seul. Et là, on tombe littéralement amoureux de cette petite boule de poil, sourire aux lèvres et s’agrippant à vous comme si vous étiez son arbre, vraiment trop chou ! On réfléchit à comment la ramener avec nous mais finalement, la raison l’emporte et on la laisse sur place.


On nous a aussi proposé de tester un breuvage local, l’Ayahuasca, une sorte de boisson hallucinogène à prendre avec un chaman lors d’une cérémonie qui est censé purifier le corps et l’esprit. Curieux et intéressés par l’expérience, on hésite à y participer, mais après en avoir vu les effets sur un hollandais le premier soir, on renonce. On l’entend vomir toute la nuit en réclamant à boire, et on apprendra qu’il a passé une partie de la nuit assis au bord de la rivière après y avoir jeté une partie de ses fringues…


Après cette super expérience dans la jungle, retour à Iquitos, d’où nous prenons un speed boat qui nous amène à la triple frontière entre le Pérou, la Colombie et le Brésil, en plein milieu de l’Amazonie. Après un mois et demi, nous quittons finalement le Pérou, on obtient notre tampon de sortie à Santa Rosa, village inondé par l’amazone. Ça n’a pas l’air de déranger les enfants qui jouent quand même au ballon dans la « rue » dans 1m d’eau. Direction Leticia coté colombien où se situe notre auberge, avec piscine, s’il vous plaît ! On l’appréciera. Maintenant le jeu est de trouver le bateau qui rejoint Manaus, au Brésil. C’est finalement plus facile que prévu, une fois à Tabatinga coté brésilien, il suffit d’aller au port acheter directement nos billets auprès de l’équipage de l’Itaporanga III qui part dès le lendemain. On ne s’attendait pas à partir si vite, on s’équipe donc pour ce long périple, 3 jours et 3 nuits à descendre l’Amazone. Hamacs, bidon d’eau, gâteaux, on est parés. Dernière baignade, dernière nuit en Colombie et nous embarquons. On attache nos hamacs presque aux meilleurs spots (le plus loin possible du moteur et des toilettes) et c’est parti ! Finalement on ne sera pas les seuls occidentaux à bord, Andrea une suisse nous accompagnera pour ces 3 jours.


Sur le bateau la vie est rythmée par la cloche qui sonne l’heure des repas, 6h30, 10h30, 16h30, il faut se mettre dans le rythme. On bouquine, on traîne dans les hamacs, on traîne sur le pont supérieur, on joue aux cartes, aux dés, on profite des somptueux levers et couchers de soleil, et même un lever de lune, oui oui !! Comme on est les 3 seuls gringos à bord, les gens sont plutôt sympas avec nous, et on s’entend pas mal avec Concepçao, la responsable du snack, oui celle qui vend les bières. Elle devient un peu notre maman, faisant bien attention qu’on ne loupe pas l’heure des repas, on a bien failli arriver trop tard une fois, il était déjà presque 11h30 et tout était rangé…

On se rend aussi bien compte qu’on est de retour au Brésil, on reprend l’habitude des pouces levés.


La veille d’arriver, nous profitions du dernier coucher de soleil lorsque l’on voit débarquer un zodiac de l’armée qui ordonne au bateau de s’arrêter… on ne comprend pas trop ce qui se passe, mais apparemment ça n’est pas normal vu la tête que fait Concepçao. Nous sommes tous rassemblés sur le pont intermédiaire, les femmes d’un côté, les hommes de l’autre, par des gros bras de la Policia Militar brésilienne. Fusils d’assauts, cagoules, on a l’impression de s’être fait aborder par le GIGN qui nous crie dessus en brésilien. Notre statut d’étrangers nous vaut d’être plus contrôlés que les autres, on vérifie nos passeports, nos sacs sont mis à part pour être reniflés par les chiens, Youen a même le droit à une fouille au corps bras derrière la tête, on n’est pas hyper rassurés... RAS pour nous, mais Andrea gagne le droit de vider tout son sac. Finalement aucune drogue trouvée sur le bateau, on a même le droit aux excuses du plus balèze des militaires, qui justifie leurs manières un peu musclées en nous disant qu’ils sont en guerre contre le trafic de drogue, et que c’est la contrepartie si nous voulons continuer à vivre tranquillement. Il donne quand même le résultat du dernier match de foot pour réchauffer un peu l’ambiance puis ils rembarquent sur leur vedette et disparaissent dans la nuit. Wahou, sacré moment, on ne faisait pas les malins, c’est qu’ils n’hésitaient pas à pointer leurs armes vers nous en donnant leurs ordres. Tout le monde se remet de cette expérience avec les dernières bières du frigo de Concepçao.


Une dernière nuit et un dernier lever de soleil sur l’Amazone et nous arrivons à Manaus, énorme ville qui a l’air de surgir au milieu de nulle part, le contraste est saisissant après ces 3 jours entourés par la jungle. On avait peur de trouver ce voyage un peu long, finalement c’était presque trop court et on quitte à regret le bateau, si on avait eu le temps, on aurait poussé jusqu’à Belem.​


Bem vindos no Brasil !




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