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Et si on devenait prof au Pérou?



On est de retour !! Vous vous demandiez bien où est ce qu’on était passé depuis deux semaines ?


Et bien nous sommes descendus des montagnes péruviennes pour retrouver la côte. D’abord à Lima, la capitale du Pérou qu’on ne nous avait pas vraiment vantée. Et pourtant nous avons été agréablement surpris par cette ville. Le centre est assez sympa, avec ces bâtiments coloniaux et sa cathédrale. On peut assister à la relève de la garde du palais présidentiel tous les jours à midi. Fanfare et tout le tintoin, ça claque ! Les quartiers plus résidentiels de Miraflores et Baranco valent aussi le coup d’œil.

Mais on ne traine pas trop à Lima, nous sommes attendus à Trujillo, 10h de bus plus au nord. Décidant qu’il était temps de se rendre un peu « utiles », nous avions pris contact quelques jours plus tôt avec l’ONG Hilo Rojo qui accueille des volontaires pour donner des cours aux enfants défavorisés du quartier d’Esperanza à Trujillo. On y va avec très peu d’informations finalement mais devant l’enthousiasme suscité par notre demande de volontariat on n’hésite pas. Sur le trajet, on se met déjà à échafauder des projets de Skype en anglais avec la classe de la mère de Youen, des activités cuisine etc. mais ça c’était avant d’arriver.


Nous sommes accueillis par Rosmery, présidente et fondatrice de l’ONG chez qui nous allons loger pour les 2 prochaines semaines avec 3 autres volontaires. Elle nous explique rapidement le pourquoi de cette association. Etant professeur dans le quartier d’Esperenza, elle s’est rendu compte au fil des années que de plus en plus d’élèves abandonnaient l’école. En cherchant un peu plus, notamment en visitant le quartier et en rencontrant les familles, elle a compris que les familles de ces enfants n’avaient pas de quoi payer l’école pour leurs enfants. Pourtant l’école est « gratuite » et obligatoire, mais pour aller à l’école, il faut obligatoirement un uniforme, du matériel, des livres que ces familles ne peuvent s’offrir. Parfois c’est aussi parce que les enfants ne possèdent pas de document officiel qu’ils ne peuvent pas s’inscrire à l’école. Rosmery a donc décidé de créer une structure pour aider ces enfants, leur donner des cours d’abord pour tenter ensuite de les faire réintégrer une école. C’est là qu’on intervient !!! L’équipe de choc avec qui on va travailler : Monica, une espagnole qui termine sa formation d’instit, et qui a fait de ce volontariat son projet de fin d’études, elle est là depuis 3 mois déjà et c’est l’instit des maternelles à l’école et aussi un peu le bras droit de Rosmery. Manuel, un belge polyglotte en tour du monde comme nous, déjà là depuis 3 semaines, et Ross un américain arrivé en même temps que nous.


Lundi nous découvrons l’école, en fait une construction au bord d’un terrain vague, à l’image de certaines maisons du quartier, faite de planches, de tôle et de tout ce qui a pu être trouvé pour que ça tienne debout. A l’intérieur deux espaces, celui pour les maternelles, et celui pour les plus grands. Pas d’électricité, pas d’eau courante, ils sont déjà bien loin nos projets de Skype…

Et c’est parti, Laura travaille avec Monica dans la classe des petits, Youen avec la prof Angela (la seule prof payée par l’ONG) pour apprendre à lire et à écrire aux plus grands. Dans ce groupe-là, on trouve de tout, de 8 jusqu’à 21 ans. Certains d’entre eux n’ayant découvert l’école que très récemment ont de grosses difficultés, notamment pour se concentrer. Avoir leur attention pendant plus d’une minute c’est déjà une victoire. Finalement Youen passera beaucoup de temps avec trois élèves en particulier qui savent déjà à peu près lire et écrire pour qu’ils continuent à progresser. Au programme dictée, lecture, math, compétition d’addition etc. Laura double son vocabulaire d’espagnol très rapidement avec des nouveaux mots du genre « puzzle », « balançoire », « ne mange pas les crayons sinon tu vas avoir mal au ventre » On découvre vite des forts caractères et aussi nos chouchous :) (on a failli en voler un mais il n’est pas venu le dernier jour…) On découvre aussi que les enfants débordent d’énergie… le premier soir on est rincés !!!


En plus des cours que nous faisons le matin, pour les enfants n’allant pas du tout à l’école, on donne également des cours l’après-midi aux enfants de l’association qui ont réintégré l’école publique le matin mais qui veulent suivre un cours en plus l’aprem (sorte de soutien et suivi). L’ambiance est plus relax, on fait de l’anglais, un peu de français, de la géo et des activités aux choix selon nos idées. Là pour le coup c’est à nous de tout préparer. Et puis on peut aller au parc quand on a plus d’idées, d’ailleurs la menace suprême pour tous les élèves c’est de leur dire qu’on n’ira pas au parc s’ils n’obéissent pas, hyper efficace, enfin presque pour tous.


Au bout de 2-3 jours on est déjà hyper attachés à tous ces enfants, surtout qu’on découvre petit à petit leurs histoires personnelles, pas toujours des plus gaies… On a aussi l’occasion de visiter les maisons de la plupart des familles qui habitent sur la montagne-dune à proximité. Une super vue, mais un peu comme avec les favelas du Brésil, plus la vue est belle, plus la famille est pauvre. On a du mal à croire que nos bouts de chous vivent dans des endroits pareils. Malgré ça, ils ont tous la banane, ont vraiment envie d’apprendre et donnent l’impression de ne pas manquer de quoi que ce soit. Et puis l’école leur permet aussi de s’échapper de la vie du quartier pendant quelques heures.

En tant que volontaires, bien qu’ils nous appellent tous « profé », on est un peu entre des amis et des vrais professeurs ce qui rapproche beaucoup. Les récrés au parc sont toujours des moments géniaux (et fatigant aussi) où l’on peut jouer tous ensemble. Enfin nous on doit surtout les pousser à la balançoire et sur le tourniquet mais c’est cool et on arrive à en faire aussi un peu de temps en temps !

Un des temps forts de la première semaine est d’ailleurs la sortie à la piscine. La première fois pour certains, et c’est super de leur faire découvrir les plaisirs de jouer dans l’eau. On se souviendra longtemps de la tête des petites Maria et Lucero qui se baignaient pour la première fois et qui ne nous ont pas lâchées pendant 2h.



ça bosse dur














Vendredi soir nous apprécions un sentiment oublié depuis longtemps, le plaisir d’être en WEEK-END, les enfants sont épuisants ! On se rend aussi compte que notre aide est vraiment la bienvenue, mais que l’ONG a encore besoin de plus. On propose alors à Rosmery de lui faire les plans et une maquette de son projet d’agrandissement de l’école, ce n’est pas grand-chose mais ça à l’air de l’enchanter, on se met donc rapidement à la tâche, et à peine le plan achevé et validé, les travaux démarrent déjà !


Au bout de deux semaines nous aurons découvert un projet passionnant qui nous tient déjà à cœur et qui nous aura en partie fait découvrir un autre monde, et pas mal de situations qu’on ne pensait pas voir un jour :

  • Une élève de 19 ans qui apprend à écrire en donnant la tété à sa fille de 2 ans.

  • Un enfant de 4 ans qui vient et repart de l’école tout seul à travers un des quartiers les plus dangereux de la ville

  • Une maman qui nous demande de faire attention au nouveau t-shirt blanc de son fils alors que celui-ci va jouer dans la terre…

  • Les goûters soupe de quinoa – frites à 10h des maternelles

  • La résistance incroyable des enfants, un petit français ne tiendrait pas cinq secondes dans un de leurs tas d’hommes. Ici pas un pleur.

  • Ne pas savoir 11h59 si on va bien à la piscine le lendemain, sachant que nous devons prévenir les mamans qui viennent chercher leurs enfants à 12h

  • Faire une opération anti-poux en urgence la veille d'aller à la piscine sur 40 enfants

  • Que des enfants qui ne sachent ni lire ni écrire nous demande en amis sur facebook.

  • Mais aussi des enfants qui demandent des devoirs en plus à faire chez eux

  • Que Manuel ait réussi à leur faire croire que la Belgique était le plus beau pays du monde…

  • Et beaucoup d’éclats de rire, de jeux, de câlins et de sourires

Bref plein de chouettes histoires et une expérience qui restera gravée dans nos mémoires pour un bon moment !


Pour finir en beauté, les enfants et les profs nous ont organisés, à nous et Manuel qui partait en même temps que nous, une petite fête de départ avec chanson et petits discours. Ça tombe bien on avait préparé des crêpes pour tout le monde.


La surprise trop sympa, devient vraiment émouvante quand une des mères au bord des larmes nous dit au nom des mamans des enfants l’importance que représente notre action à leurs yeux. Que nous apportons à leurs enfants l’affection qu’ils n’ont pas chez eux. Et pour nous achever chaque élève sachant écrire nous a offert un petit message perso. Trop cool mais les larmes nous montent un peu aux yeux, surtout qu’une partie de l’assemblée pleure déjà, enfants, profs, parents… et on a été là que deux semaines, on se demande ce que ça va être quand Monica qui est là depuis 3 mois va partir. L’au-revoir aux enfants est émouvant. Mais une nouvelle surprise nous attend l’aprem, nouvelle petite fête nouveaux discours, cette fois on met de la musique, on danse, on en profite, et on s’amuse bien !


Il nous reste à dire au-revoir à Rosmery et aux autres volontaires. En guise de derniers cadeaux nous participons à l’achat de nouveaux polos aux élèves de l’école.


On part le cœur serré mais content d’avoir apporté notre petit grain de sable à ce beau projet. Si vous voulez vous aussi apporter votre soutien à cet ONG contactez-nous on trouvera toujours quelquechose dont ils ont besoin.


Besos a todos




Pour plus d'infos sur l'ONG : Facebook ONG Hilo Rojo- Trujillo // Site web http://www.hilorojo.org/



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