10h de sleeping bus d’un nouveau genre depuis Vientiane, mais où Youen ne passe toujours pas dans l’espace qui lui est alloué, et nous voilà à Paksé, petite ville du Sud du Laos, le long du Mekong. Pas grand-chose à voir dans la ville à priori, si ce n’est qu’elle sert de point de départ pour visiter le plateau des Bolaven tout proche, ça tombe bien c’est justement ce qu’on a prévu de faire avec 4 copains bretons qui doivent nous retrouver là. Mais quelques soucis de réservation de vol avec Air France font qu’ils n’arriveront qu’un jour après nous à Paksé.
On profite donc de cette première journée pour faire un tour de la ville, en effet c’est rapide, et préparer notre trip sur le plateau dès le lendemain, si les copains arrivent. On se fait quand même des bons petits repas au bord du Mekong et on en profite pour passer une soirée sympa à notre auberge où on peut partager un peu nos expériences de voyages avec des français, espagnols, allemands, c’est cool !
Le lendemain, on booke les bécanes tôt pour pouvoir partir au plus vite dès leur arrivée. A peine le temps de retourner à l’auberge pour faire nos sacs qu’on reçoit le message tant attendu, ils sont là !
On est trop content de les retrouver au café du coin de la rue, trop bizarre de se retrouver là dans cette petite ville laotienne, mais en même temps ça paraît tellement normal qu’on enchaine direct pour ces « vacances » qui commencent.
Petite présentation des effectifs :
- Thomas et Julie, Thomas pote du lycée de Youen, géotechnicien, vivent maintenant à Lyon. Signes distinctifs : aiment les barrages et les cailloux, surtout les cailloux.
- Brieuc et Charlène, Brieuc pote du lycée de Youen et Thomas, maintenant véto, ils reviennent de 2 ans au Gabon. Signes distinctifs : aiment les animaux.
On fête nos retrouvailles autour de la première tournée de BeerLao d’une longue série, puis on récupère nos scoots, laissons nos gros sacs sur place, et notre gang prend la route !!
Nous avons une aprem pour rejoindre les chutes d’eau de Tad Lo à 90 km de là, avec un stop en chemin à Tad Pasuam, autre cascade sur la route (il y en a tout autour du plateau). On se régale à rouler sur les routes désertes de cette partie du Laos, et pour l’instant de super qualité. Les paysages sont assez sympas, de la verdure partout, des petits villages où tous les enfants courent pour te saluer avec des grands sourires. Génial !
On arrive quand même de nuit à Tad Lo après avoir avalé quelques moustiques, on y trouve un petite guesthouse sympa. On mange dans le dernier resto ouvert des 3 qu’on a trouvé, et au lit tout le monde, le décalage horaire se fait sentir pour les nouveaux arrivés.
Visite matinale de la cascade de Tad Lo le lendemain, avec un petit bain en prime, tous seuls dans la rivière, il y a pire…
On renfourche nos bolides (des Honda Wave 110cc pour les connaisseurs) et direction l’est, vers Sekong en passant par Thateng. Là encore des supers routes, il y a encore moins de monde que la veille, on se permet de tester nos vitesses de pointes, et de travailler notre pilotage en formation groupée (pas les deux en même temps). Toujours autant de sourires dans les villages, on dirait que les gamins sont encore plus contents que la veille de nous voir, et nous ça nous éclate de leur dire bonjour, même les adultes s’y mettent. Les paysages sont dingues tout le long de la route, on alterne entre champs de riz, forêts, rivières, ponts de fortunes. C’est l’éclate de découvrir tout ça librement. On voit même des bombes US réutilisées dans les villages, conformes à ce qu’on avait vu dans l’expo sur les UXO à Vientiane, cette région fait partie des plus bombardées pendant la guerre secrète que les Américains ont menée au Laos.
On débarque le soir dans ce qui est censé être une guesthouse où Thomas avait dormi il y a 5 ans de ça. Ça a l’air abandonné, mais en fait non, c’est juste qu’on est vraiment les seuls touristes ici, au bord d’une nouvelle cascade. Ni une ni deux nous voilà les fesses dans l’eau une bière à la main, la cascade à 100 m derrière nous, le coucher de soleil devant, on est mieux là qu’en prison !
Levés aux aurores pour le dernier jour sur le plateau, une grosse journée nous attend, avec notamment la traversée d’une partie de la piste Ho Chi Minh, utilisée par les Viet-Cong pour ravitailler la guérilla du Sud Vietnam pendant la guerre. Malheureusement, les kilomètres de pistes attendus ont été remplacés par une route avec beaucoup moins de charme, notamment destinée à alimenter les nombreux chantiers que l’on croisera le long de la route, principalement des projets hydro-électriques, au moins Thomas est ravi !
Au bout de 20 km on trouve enfin la piste de terre rouge recherchée, mais un incident mécanique nous bloque au bout de 100 m de piste… Pneu crevé sur un des scoots, et il n’y a qu’un village de 3 maisons à proximité. On y trouve une chambre à air, mais les outils fournis avec les scoots sont pourris et impossible de démonter la roue. On s’arrange finalement avec des ouvriers d’une exploitation qu’on a été chercher à quelques kilomètres de là. Ils nous réparent ça, on repart, et pouf… au bout de 200 m rebelote. La nouvelle chambre à air est à plat… M***DE !!! On retourne chercher nos copains mécanos, qui sont un peu moins pressés de nous aider (on leur a déjà filé un pourboire), mais finalement hyper sympa, ils chargent le scoot dans leur pickup et direction le garage le plus proche, à 20 bornes de là sur de la route défoncée. Ce coup-ci c’est bon on repart pour de bon !
Au final la piste Ho Chi Minh que l’on devait suivre sur 70 km a été quasiment entièrement recouverte par une vraie route ce qui rend cette étape un peu moins cool qu’elle n’a pu l’être. L’attraction de la matinée reste quand même les chutes d’eau de Tad Katamok, les plus hautes du pays, qu’on peut apercevoir du bord de la route à quelques centaines de mètres, superbe !
Une jolie cascade sur la dernière ligne droite du retour vers Paksé, et nous voilà revenus au point de départ avec des images plein la tête, un peu mal aux fesses mais de très bons souvenirs et surtout un vrai gang pas encore prêts pour le Dakar mais prêt à défier les Hells Angels !
Après ces 3 jours de moto, direction les 4 000 îles, encore plus au sud, à la frontière du Cambodge. Cela nous rappelle vaguement le Delta du Mékong au Vietnam. Pas le temps de toutes les faire pour choisir la mieux tellement il y en a (une touffe d’herbes hautes compte probablement pour 1), nous débarquons à DonDet, une des plus connues.
Au programme : repos, balade, hamac, vélos, cascade (encore une), bateau… On trouve des bungalows au bord du Mékong tout en bois. Chacun son hamac, c’est le pied !
En prime, une rencontre avec les dauphins Irrawadi, espèce en voie de disparition que l’on peut encore voir dans le Mékong ici et dans le nord du Cambodge. Pour les voir, on embarque juste avant le coucher du soleil sur deux bateaux de pêcheurs du sud de l’île de Don Khone pour redescendre le Mékong jusqu’à la frontière cambodgienne. Les filous mettent du temps à se montrer et alors qu’on n’y croyait plus, les voilà qui sortent la tête de l’eau, calmement, à quelques dizaines de mètres de nous. C’est pas Flipper et ses copains, mais on est tous époustouflés par le spectacle qui s’offre à nous. En bonus, une lumière de dingue avec le soleil couchant ! Même le retour sur notre île, de nuit, sans lampe, avec un pneu presque à plat et les moucherons que l’on prend de front ne nous enlèvera pas le plaisir de cette sortie.
L’endroit est vraiment chouette et on pourrait y rester facilement quelques jours de plus tellement l’ambiance y est cool. Ici on n’est pas pwessés … mais nous un peu quand même car les temples d’Angkor nous attendent. On booke donc des billets pour se rendre à Siem Reap le lendemain matin, auprès d’un américain qui d’après nos informateurs, serait le seul à vendre des billets qui nous permettent d’arriver assez rapidement et qui passe par la « new road » bien moins pourrie que le trajet habituel. On fait confiance et on y croit !
PS : Evidemment, ça ne s’est pas du tout passé comme ça, mais on vous racontera tout ça au prochain épisode…
Photos : ICI
